La présentation de ce plan d’action fait suite à l’annonce d’Ursula von der Leyen, ce lundi 3 mars 2025, aux termes de laquelle les constructeurs bénéficieront d’une flexibilité sur trois ans pour atteindre l’objectif de 2025 prévu par la réglementation CAFE 2025. Cette mesure, devrait être formalisée d’ici fin mars, et soumise pour approbation au Parlement et au Conseil. C’est une avancée positive que l’ensemble de la filière demandait, mais elle sera insuffisante si elle ne s’accompagne pas de mesures de soutien au développement du marché des véhicules électriques, qui est très en deçà de ce qui est nécessaire pour la tenue des objectifs CAFE.
Au-delà de cette annonce, le Plan annoncé hier présente des avancées que nous pouvons saluer. D’une part, l’anticipation de l’ouverture de la discussion sur la clause de révision, désormais prévue « au troisième ou quatrième trimestre 2025 » selon le commissaire aux Transports Apóstolos Tzitzikóstas, étant entendu que cette précision ne figure pas clairement dans la communication, qui indique seulement la volonté de la Commission d’ « accélérer la préparation » de la révision. D’autre part, l‘introduction progressive d’exigences de contenu européen pour les cellules de batteries et leurs composants, s’inscrivant dans la continuité des mesures de soutien à leur production européenne.
Ce sont des dossiers que nous portons depuis longtemps et dont l’aboutissement, même partiel, constitue un signal encourageant.
Pour autant, la Commission Européenne semble à plusieurs égards, s’être arrêtée au milieu du gué et ses annonces sont très insuffisantes :
> L’ouverture sur le sujet du contenu local en matière de batteries est positive, mais doit impérativement s’étendre à d’autres composants automobiles, dont la fabrication est maîtrisée, mais sous-exploitée en France et en Europe, et qui concernent notamment ceux liés aux véhicules thermiques, qui représentent encore l’essentiel de l’activité de nombreux équipementiers et fournisseurs français et européens. Ce sont les seules mesures de contenu local qui permettraient à court terme de protéger l’activité industrielle en France et en Europe ainsi que de contribuer à la souveraineté de cette dernière, au-delà de la seule filière automobile.
> Afin de restaurer la compétitivité européenne, nous attendons toujours des mesures fortes, notamment un plan d’investissement européen inspiré de l’IRA américain, allant au-delà des annonces relatives à la production de batteries, mais également des mesures en matière de baisse du prix de l’énergie et en particulier celui de l’électricité. Dans un contexte de concurrence internationale accrue, l’accès à une énergie compétitive est un facteur déterminant pour pérenniser notre production en Europe.
> En matière d’accès aux données numériques des véhicules, nous sommes satisfaits que la Commission confirme sa volonté de travailler sur une déclinaison sectorielle du Data Act pour l’Automobile. Néanmoins il y a beaucoup de retard sur le sujet et cela freine nos investissements et notre capacité d’adaptation, à un moment où la rapidité de nos évolutions est clé, et alors que l’Europe souhaite développer l’économie de la donnée.
> Concernant le développement des véhicules autonomes, nous accueillons favorablement la volonté de créer un marché unique dans ce domaine, mais appelons à davantage d’ambition. Il est urgent d’établir un cadre réglementaire harmonisé et un calendrier précis pour leur homologation, afin d’optimiser les coûts, faciliter les tests et développer les infrastructures numériques nécessaires.
Pour sécuriser le rôle de l’Europe dans les technologies automobiles critiques, l’Union européenne doit déployer un arsenal complet de mesures : financements ciblés, en particulier pour les PME, incitations à la demande et instruments de défense commerciale. Cette stratégie doit concilier deux impératifs : garantir des conditions de concurrence équitables tout en préservant notre capacité de production à grande échelle et la flexibilité de nos chaînes d’approvisionnement européennes. C’est de cette agilité que dépend la prospérité de notre tissu industriel, constitué de plus de 3 000 entreprises, majoritairement des PME.
Le secteur automobile européen, en général, et français, en particulier, a prouvé sa capacité d’adaptation et d’innovation. Il est nécessaire de lui donner les moyens de réussir sa transformation, dans l’intérêt de nos entreprises, de nos emplois et de notre souveraineté industrielle.
Plus que jamais, la FIEV poursuit son engagement aux côtés de ses adhérents. Nous continuerons de porter votre voix auprès des instances nationales et européennes, et de défendre avec détermination les intérêts de l’ensemble de la filière équipementière française.
A cette fin, nous organiserons une conférence de presse le 8 avril prochain et, le même jour, le Président de la FIEV, Jean-Louis Pech, sera auditionné par les rapporteurs de la mission d’information sur l’avenir de la filière automobile de la commission des affaires économiques du Sénat.
Afin de pouvoir communiquer des données précises sur le niveau d’activité et les conséquences de la crise actuelle de la filière automobile sur l’emploi dans vos sociétés en France et en Europe, nous avons besoin de vous. C’est pourquoi, nous vous remercions de bien vouloir prendre quelques minutes pour répondre à notre enquête en cliquant sur le lien suivant :
https://fr.surveymonkey.com/r/FIEV_Activite-Emploi-Mars25
Bien entendu, toutes les données recueillies seront traitées de manière strictement confidentielle et seules la synthèse globale de données anonymisées sera communiquée.
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire que vous pourriez souhaiter.