Une industrie en péril
Alors que la production automobile mondiale retrouve en 2024 son niveau d’avant-crise (90 millions de véhicules légers), la situation en France reste très préoccupante :
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La production nationale chute à 1,36 million de véhicules, soit -63 % depuis 2002.
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Plus de 70 % des équipementiers estiment qu’une partie de leur production est menacée.
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En 2024, près de 7 300 emplois ont été supprimés ou sont en danger.
À l’échelle européenne, 42 % des fournisseurs anticipent une absence de rentabilité en 2025. La filière fait face à quatre défis majeurs :
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Une transition technologique précipitée et coûteuse vers l’électrique.
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Un désavantage compétitif accentué par l’inflation face à l’Asie.
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Une baisse des volumes et un marché électrique encore instable.
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Une nouvelle menace douanière sur les exportations vers les États-Unis.
Un plan d’action européen encore trop timide
Si la FIEV salue certaines avancées du Plan d’action de la Commission européenne présenté en mars (flexibilité sur la réglementation CAFE 2025, premières exigences de contenu local pour les batteries…), ces mesures restent insuffisantes face à l’urgence.
La FIEV appelle notamment à étendre les exigences de contenu local à d’autres composants automobiles, et à agir sans délai sur le prix de l’énergie et la compétitivité européenne.
Trois priorités pour préserver l’industrie automobile
La FIEV formule trois axes d’action prioritaires :
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Définir un véritable “fabriqué en Europe”
Instaurer un seuil de 75 à 80 % de contenu local européen, utilisable dans les politiques industrielles, les marchés publics, les programmes de soutien à la transition ou encore les aides aux entreprises. -
Restaurer la compétitivité de la filière
Via un plan d’investissement européen inspiré de l’IRA américain, la baisse des coûts de l’énergie, l’allègement des charges en France, et un meilleur accès au financement pour les PME. - Décarboner dans une approche globale et réaliste
En soutenant la vente de véhicules électriques, mais aussi en défendant la neutralité technologique, et en favorisant la production de batteries en Europe.
« L’industrie automobile européenne a prouvé sa capacité d’adaptation. Il est impératif de lui donner les moyens de réussir sa transformation pour préserver les entreprises, les emplois et notre souveraineté industrielle », souligne Jean-Louis Pech, Président de la FIEV.