2035 signera la fin de la commercialisation des véhicules thermiques. À partir de cette date, seuls seront autorisés à la vente les véhicules légers qui n’émettront aucun CO2, autrement dit uniquement les véhicules 100% électriques ; que ceux-ci soient rechargés via une borne de recharge ou via une pile à combustible alimentée par de l’hydrogène.
Cet horizon peut apparaitre anxiogène pour les acteurs du marché de la rechange, dont une partie importante des ventes est réalisée avec des organes et pièces du groupe motopropulseur. La FIEV et EQUIP AUTO Paris se sont donc interrogés quant à l’impact de l’électrification du parc de véhicules légers (VP et VUL) sur la performance du marché de la rechange en France à horizon 2030.
Un parc thermique encore très largement majoritaire en 2030
L’âge moyen des 38,3 millions de véhicules particuliers (VP) est aujourd’hui de 10,3 ans et celui des 6 millions de véhicules utilitaires légers (VUL) de 10 ans. Aussi, afin d’estimer l’impact de l’électrification des ventes de véhicules neufs, il a été nécessaire à la FIEV d’étudier dans un premier temps la composition potentielle du parc automobile entre 2022 et 2030 et d’estimer la part des ventes de véhicules légers 100% électriques.
Trois hypothèses ont alors été faites par le syndicat concernant les VP :
- Les ventes de véhicules particuliers électriques augmentent annuellement de 15% entre 2022 et 2029;
- Cette progression s’élève à 20% par an;
- L’évolution atteint +25% par an.
La FIEV précise alors que même dans l’hypothèse la plus favorable – celle d’une croissance annuelle des ventes de VP de 25% par an – la part des ventes de véhicules particuliers électriques dans le total des ventes ne serait que de 40% en 2029. Cette évolution bien que rapide, renouvelle le parc lentement. En 2030, les parcs VP et VUL seront alors encore composés à plus de 86% de véhicules thermiques.
Un chiffre d’affaires de plus de 14 Md€ d’ici à 2030
C’est dans un second temps que l’estimation qualitative du parc au travers de sa répartition par âge (considérant que le parc VL est composé de véhicules dont l’âge varie de 1 à 30 ans, dont le nombre évolue tous les ans) et l’estimation du taux de changement des pièces, ont permis à la FIEV d’évaluer jusqu’en 2030 la valeur du marché de la rechange.
Ce marché, dont l’état de santé continuera à être majoritairement dépendant de la vente de pièces destinées à des véhicules thermiques, va rester stable jusqu’en 2030. La baisse des ventes de certaines familles de pièces sera compensée par le maintien ou l’augmentation des ventes d’autres pièces.
Ce n’est que progressivement, et plus tardivement, que les effets de l’électrification du parc se feront sentir mais le marché de la rechange va continuer à bénéficier d’une forte résilience.
Que la rechange soit constructeur ou indépendante, le marché, va en effet continuer à être porteur et peut-être évalué, selon l’analyse menée par la FIEV pour EQUIP AUTO Paris, à plus de 14 milliards d’euros TTC (chiffre d’affaires de l’entretien réparation, hors travaux de carrosserie, monte de pneumatiques, huiles et accessoires).
L’électrification progressive du parc des véhicules légers ne produira donc pas d’effets négatifs sur le marché de la rechange en France à court terme, et ce pour deux autres raisons complémentaires, selon le syndicat :
- De nouveaux produits vont continuer à apparaître sur le marché de la rechange, notamment ceux spécifiques aux véhicules électriques, mais également ceux qui composent les nouvelles fonctionnalités liées à la mobilité dont sont dotés les nouveaux véhicules;
Les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) dotés de systèmes complexes ont besoin d’opérations d’entretien particulières qui favorisent le marché de la rechange. À noter que ces véhicules représentent aujourd’hui 10% du volume des ventes de VP et seront encore présents aux catalogues des constructeurs pendant plusieurs années.
« Dans un contexte sanitaire, économique et géopolitique préoccupant pour l’industrie automobile, les résultats de cette étude apportent réassurance et confiance pour l’avenir de notre filière équipementière. Essentiels au développement d’innovations au service d’une mobilité toujours plus connectée et responsable, les équipementiers occupent également un rôle majeur dans l’entretien, le bon fonctionnement et la longévité de nos véhicules. Menée par les équipes de la FIEV pour EQUIP AUTO Paris, cette analyse prospective nous conforte dans l’idée que demain se prépare aujourd’hui. Il est donc de notre devoir d’accompagner au mieux les acteurs de notre écosystème dans l’évolution de nos métiers et la transition technologique de la mobilité. Chose que nous veillons à faire quotidiennement à la FIEV et nous attachons à préparer dans le cadre du programme de notre salon EQUIP AUTO Paris. »
Claude Cham, président d’honneur de la FIEV et PDG d’EQUIP’AUTO SAS
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