Enquête adhérents FIEV – mars 2021 – Principaux enseignements.
Impacts de la pénurie de composants et/ou d’alliages sur l’activité des équipementiers adhérents.
- 84% des répondants impactés par des problèmes d’approvisionnement de composants ou d’alliages
- 43% sont directement impactés,
- 41% sont indirectement impactés (ruptures de livraisons fournisseurs ou arrêts de commandes clients)
- 92% subissent des retards de livraison (pour 50%, des retards compris entre 1 et 6 mois)
- 52% subissent une augmentation des prix d’achat (pour 37% d’entre eux, augmentation comprise entre 10 et 25% et pour 16% supérieur à 25%).
- Pour plus de 2 répondants sur 3, les pénuries s’aggravent.
- Conséquences des pénuries, citées par les répondants :
- Rupture de la chaîne d’approvisionnement (83%), arrêt de chaines de production (58%), baisse de l’activité (54%), annulation ou report de commandes des clients constructeurs (38%), mise en activité partielle de salariés (29%), fermeture temporaire de sites de production en Europe (13%), fermeture temporaire de sites de production en France (13%)
1 million de véhicules non produits au premier trimestre 2021
L’industrie automobile est confrontée à une pénurie inédite par son ampleur, de composants électroniques, et notamment de semi-conducteurs. La production de véhicules en est directement impactée, et ce dans le monde entier. Conséquence directe de cette pénurie, 1 million de véhicules ne seront pas produits au premier trimestre 2021.
Si la pénurie des semi-conducteurs bouleverse à elle seule l’ensemble de la chaîne de valeur automobile, d’autres composants tout autant essentiels sont à l’heure actuelle de plus en plus compliqués à obtenir sur des marchés bouleversés par les conséquences de la pandémie : de nouvelles tensions sont en effet observées sur l’acier et les matériaux plastiques.
Des pénuries qui s’aggravent et qui devraient perdurer
Ces différentes pénuries menacent de paralyser la production automobile et pèsent directement sur les équipementiers. La FIEV s’inquiète ainsi de cette déstabilisation de l’activité qui pourraient freiner la reprise, et donc menacer des emplois sur les sites français.
Pour les observateurs, la situation, certes évolutive selon les marchés et les activités, mais qui empire à l’heure actuelle, devrait se poursuivre jusqu’en 2022 dans le meilleur des scénarios. IHS Markit prévoit ainsi un pic au deuxième trimestre 2021.
Pour évaluer plus précisément les conséquences de cette situation, la FIEV a interrogé l’ensemble de ses adhérents. Le constat est sans appel, la grande majorité est impactée par ces pénuries. 84% des répondants déclarent être impactés par des problèmes d’approvisionnement de composants ou d’alliages : 43% sont directement impactés, 41% sont indirectement impactés (à la suite d’arrêts de production chez leurs clients constructeurs ou de ruptures de livraisons fournisseurs).
92 % de ces derniers font état de retards de livraisons, compris entre un et six mois pour 50% d’entre eux. Les tensions en matière d’approvisionnement, de transport et de logistique engendrent une augmentation des prix d’achat (déclarée par plus de la moitié des répondants : entre 10% et 25% d’augmentation pour 37% d’entre eux, et entre 25% et 50% d’augmentation pour 16% d’entre eux.)
Ces pénuries ont différentes conséquences sur l’activité des équipementiers, selon leur activité ou leur position sur la supply-chain, mais au global, elles déstabilisent l’ensemble de l’appareil industriel jusqu’à engendrer l’arrêt de certaines lignes de production.
Quels sont les impacts de ces pénuries sur l’activité de vos usines ? (Plusieurs choix possibles)
Des solutions à identifier : la nécessité d’une concertation apaisée au sein de la filière
En publiant les résultats de cette enquête menée auprès de ses adhérents, la FIEV souhaite alerter sur l’aggravation des pénuries et de leur impact sur l’ensemble de la filière automobile, en particulier sur l’activité des équipementiers.
Si la FIEV comprend que cette situation puisse tendre les relations clients-fournisseurs au sein de la filière, elle souhaite rappeler, que tous les acteurs ont récemment renouvelé leur attachement, par la signature de la Charte d’engagement sur les relations entre clients et fournisseurs et le Code de Performance et de Bonnes Pratiques, à un dialogue constructif et objectif comme principe de coopération et de gestion des problématiques.
C’est pourquoi, la FIEV souhaite que la gestion des différentes pénuries repose sur la recherche conjointe, entre les constructeurs et les équipementiers, de solutions équilibrées.
« Ces différentes pénuries, dont les causes sont directement liées à la pandémie, déstabilisent l’ensemble de la filière automobile et fragilisent la reprise de l’activité.
Elles révèlent notre dépendance technologique, et soulignent l’urgence à agir pour reconquérir notre souveraineté industrielle et économique.
Ces nouvelles difficultés renforcent la pertinence de la Charte d’engagement sur les relations entre clients et fournisseurs au sein de la filière automobile signée dès le mois de mai 2020 et du Code de Performance et de Bonnes Pratiques également mis à jour et signé par toutes les parties prenantes de la filière en novembre 2020 lors du dernier Comité Stratégique de la Filière Automobile, en présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Barbara Pompili, ministre de la Transition Ecologique, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie.
Ces accords prévoient de renforcer les relations au sein de la filière par un dialogue constructif et des outils adaptés au service de la pérennité et la compétitivité de la filière automobile française. C’est précisément grâce à cette approche concertée que nous identifierons collectivement les meilleures solutions pour faire face à ces pénuries et activer tous les leviers d’une reprise. Il en va de la réussite d’un secteur essentiel à notre économie et de la préservation des emplois dans nos territoires. » déclare Claude Cham, président de la FIEV.
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