Dans un article du Financial Times publié ce mardi, Jean-Louis Pech, président de la FIEV, tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette mesure pour les équipementiers français et européens.
« Nos membres se préparent à des négociations très difficiles avec les constructeurs, eux-mêmes sous pression. Ce sera une véritable bataille. »
Alors que certains fournisseurs ont pu faire accepter des hausses tarifaires partielles à leurs clients, de nombreux constructeurs refusent de répercuter ces surcoûts. Cette impasse risque de conduire à une multiplication des faillites parmi les équipementiers, dont les marges, souvent inférieures à 5 %, ne permettent pas d’absorber de tels chocs.
Jean-Louis Pech appelle à une réponse forte au niveau européen, fondée sur trois leviers essentiels :
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L’introduction de règles claires de contenu local européen pour préserver la production industrielle ;
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La mise en œuvre de subventions ciblées, notamment pour l’achat de véhicules électriques ;
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Le lancement d’un plan d’investissement européen inspiré du modèle américain de l’Inflation Reduction Act (IRA).
Il alerte également sur le risque de désindustrialisation rapide :
« Nous risquons de perdre la moitié de l’industrie française des équipements automobiles si rien n’est fait dans les cinq prochaines années. »
Cette nouvelle menace s’ajoute aux déséquilibres déjà subis pendant la crise sanitaire, lorsque les fournisseurs avaient dû assumer la flambée des prix des composants, sans pouvoir la répercuter. Aujourd’hui, la situation est d’autant plus préoccupante que la demande reste fragile et que les tensions commerciales s’accroissent à l’échelle mondiale.