Une activité en net recul
Selon les données partagées par la FIEV à l’occasion d’une conférence de presse, 75 % des équipementiers ont vu leur chiffre d’affaires baisser entre 2023 et 2024. Par rapport à 2019 – année de référence pour le secteur – ce chiffre grimpe à 85 %. Cette tendance se traduit également dans les résultats financiers : 38 % des entreprises ont clôturé l’exercice 2023 avec un résultat net déficitaire, malgré une reprise progressive après la crise des semi-conducteurs.
Un enchaînement de plans sociaux et de fermetures annoncées
Depuis janvier 2024, la FIEV a recensé 7 300 suppressions de postes dans le secteur, qui ne compte plus que 56 000 emplois en France – deux fois moins qu’en 2007. Une dynamique inquiétante, alors que 45 % des répondants à l’enquête menée par la Fédération estiment que des sites français sont menacés de fermeture. Dix usines pourraient ainsi fermer dans les douze prochains mois.
Un risque massif de dessoursing
Autre signal d’alerte : 85 % des répondants ont déjà été confrontés ou anticipent un risque de « dessoursing » vers des pays à bas coûts, hors France et hors Europe. Cette pression concurrentielle affaiblit la filière et accentue la nécessité d’une réponse politique forte.
Un appel à l’action au niveau européen
Pour Jean-Louis Pech, les réponses doivent venir d’Europe. Il appelle à un renforcement du dialogue stratégique initié par Bruxelles, accompagné de mesures concrètes pour améliorer la compétitivité du secteur : baisse du coût de l’énergie décarbonée, simplifications administratives… et surtout, mise en place d’un seuil minimal de contenu local pour les véhicules vendus dans l’Union européenne.
La FIEV propose un seuil de 75 % à 80 % de valeur produite localement, afin de préserver les emplois industriels européens et d’encourager les constructeurs internationaux, notamment chinois, à localiser leurs fournisseurs en Europe.